Dépendance, une histoire d’individu, de contexte et d’environnement

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Résumé : Les nouveaux modèles biologiques tendent à démontrer que la toxicomanie est aussi une histoire d’individu, de contexte, d’environnement.

Dans « Dépendances : une histoire de contexte et d’individu (1)« , on peut lire :

Sortir d’une dépendance : une histoire d’individu, de contexte et d’équilibre

Comme pour tout mécanisme biologique, nous ne sommes pas égaux à la naissance. Par la suite, dès le plus jeune âge, des évènements de notre vie tendent à perturber cette harmonie, ce qui nous rend, dès lors, plus sensibles à une dépendance quelconque. La toxicomanie est une histoire de chimie, mais aussi de contexte : moins notre système est mis à l’épreuve, (stress, etc…), plus on a de chance de ne pas entrer dans une dépendance.
La rechute est liée à l’environnement de la personne puisqu’elle est rendue extrêmement sensible aux stimuli : le seul stimulus entraîne une sécrétion de dopamine (sensibilité accrue par le découplage sérotonine noradrénaline) qui entraîne cette rechute.

On peut illustrer cette thèse avec l’histoire des soldats américains lors de la guerre du Vietnam qui, pour supporter l’atrocité du contexte, sont pour beaucoup devenus héroïnomanes. À leur retour, le taux de toxicomanie chez les vétérans ne dépassait pas celui de la population américaine. Ils étaient sortis de leur contexte et ne retrouvaient pas sur le sol américain les stimuli tendant à les faire replonger.

Et pour finir la réponse de Jean-Pol TASSIN à la question suivante de Marc Kirsch :

Votre solution (la théorie du découplage) est-elle extensible aux autres formes d’addiction ? Même à des comportements ?

Elle est potentiellement valable pour toute forme d’état d’addiction. Pour les comportements, comme l’addiction au jeu par exemple, c’est autre chose. On a tendance à parler de la pathologie du jeu en supposant que le joueur est arrivé dans un casino un jour où tout allait bien, qu’il s’est mis à jouer et est devenu dépendant du jeu.
En réalité, cette image est fausse : quand on étudie les joueurs pathologiques, on s’aperçoit que 60  % d’entre eux sont tabaco-dépendants, 60  % sont alcoolo-dépendants. Ce sont des gens chez qui le découplage s’est produit antérieurement. Lorsqu’ils arrivent au casino, le jeu devient l’équivalent d’un substrat qui les soulage.
Donc il n’y a pas exactement d’addiction à des comportements : en fait, vous utilisez le comportement pour vous soulager d’une addiction qui a été créée par ailleurs, soit au moyen de produits pharmacologiques, soit à la suite d’un découplage lié à votre histoire, à un épisode biographique.
L’inceste, par exemple, est typiquement un événement qui entraîne un stress violent et intense, souvent chronique, et qui peut créer le découplage. La jeune fille victime d’inceste a toutes les chances d’être particulièrement vulnérable à la dépendance à toutes les substances addictives : tabac, alcool, morphine, etc.
La vulnérabilité est très variable selon les gens, sur une échelle de 0 à 100. Certains peuvent prendre de la cocaïne ou de la morphine plusieurs fois et s’arrêter du jour au lendemain. D’autres deviennent dépendant tout de suite. On le vérifie aussi chez l’animal : certains individus sont résistants au découplage.
Cette variabilité a beaucoup préoccupé les chercheurs ces dix dernières années. La seule explication, c’est l’histoire de l’individu.
À la naissance, le couplage n’existe pas. Il se met en place dans les 12 ou 15 premières années, je pense que les dernières étapes interviennent pendant la puberté. C’est à se moment-là que des vulnérabilités apparaissent, en fonction de l’histoire de l’individu et de son patrimoine génétique.

Conclusion :
Les nouveaux modèles biologiques tendent à démontrer que la toxicomanie est aussi une histoire d’individu, de contexte et d’environnement.

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6 réflexions sur « Dépendance, une histoire d’individu, de contexte et d’environnement »

  1. très bien ce post, la lettre très interressante…j’espère que monsieur Tassin continuera dans ce sens, et qu’une solution sera vite proposée…

    1. Dans le même interview à la question :
      À quel terme ces recherches peuvent-elles porter leurs fruits ?
      Jean Pol Tassin répond :

      Nous avons déposé un brevet. Il faut désormais que les laboratoires pharmaceutiques acceptent de faire des tests toxicologiques, et d’engager les procédures qui permettent de développer un médicament. Il faut environ cinq ans pour y parvenir. La négociation avec les laboratoires pharmaceutiques est difficile parce que, dans la mesure où le maintien du brevet est coûteux, leur intérêt est d’attendre quelques années : aussitôt que nous cesserons de payer, ils pourront récupérer le brevet pour l’exploiter sans rien nous verser.
       

      Donc, il y a de l’espoir !

  2. Si la toxicomanie dépend de la personne alors dans le futur on devrait pouvoir soigner les personnes accros. Cela est un réel espoirs.

  3. Bonsoir,

    Mon mari et moi avons decides d arreter de fumer.sans aide et directement.Il est fumeur de malboro depuis 20 ans.il a deja arrete plusieurs fois dont une 6 mois.je suis clopeuse sociale et un peu par habitude ou pour accompagner mon mari.je peux fumer n importe quelle cigarette mais surtout j arrete sans difficultees et peux rester des semaines sans fumer sans manque.D une part j ai mal pour mon mari parcequ avec cette histoire de decouplage et d addictifs…il est pas sorti d affaires !!d ailleurs les articles ne mentionnent jamais un recouplage à terme par exemple? Et pour moi je ne trouve pas d explications à ma non dependance?sauriez vous m eclairer?merci d avance!

    1. Bonjour,
      Jean-Pol Tassin précise que le découplage est à vie et donc que la dépendance reste à vie. Arrêter des marlboros est extrêmement difficile, c’est même souvent un enfer comme celui qu’à vécu STOPTABAC20009 ici : L’enfer du sevrage des Marlboros.
      Vous concernant, vous faites partie des veinards qui pour une raison encore inconnue ne sont pas dépendants des additifs du tabac. Jean-Pol Tassin précise bien que nous ne sommes pas égaux face à la dépendance, vous en êtes une illustration parfaite. Quant à en dire plus, aujourd’hui, on en sait rien puisque le complètement corrompu ministère de la santé continue de parler de l’insecticide qu’est la nicotine comme étant une drogue dure afin de préserver les bénéfices de l’industrie pharmaceutique. Donc aucune étude sérieuse ne se penchera sur ce mystère, au contraire, toutes les études sont financées par l’industrie pharmaceutique pour répandre le mensonge et vendre cher ses médicaments inutiles et qui ne coûtent rien à produire.

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