Variabilité de la dépendance selon les personnes

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Dans la conférence donnée par J.P Tassin aux Ernest, disponible ici Vidéo : Jean-Pol Tassin « Qu’est-ce qu’être addict ? », J.P Tassin précise que la dépendance varie d’une personne à l’autre, je cite :

A 15’26" : Et où est l’addiction dans cette histoire ?

Et bien l’addiction c’est tout simplement que ce que nous venons de montrer c’est que les systèmes noradrénergique et sérotoninergique, ceux qui vous permettent de voir l’extérieur, de comprendre l’extérieur et de se protéger de l’extérieur, les deux, et bien ils sont liés.

Ils sont liés par un système de neurones assez complexe – peu importe – ils sont liés et il se trouve que toutes les drogues, mais quand je dis toutes les drogues, c’est vrai. C’est à dire l’amphétamine, la cocaïne, la morphine, l’héroïne, l’alcool, le tabac mais pas la nicotine…
…le tabac mais pas la nicotine disais-je, et bien toutes ces drogues, ce qu’elles font, c’est qu’elles rompent le lien qu’il y a entre le système noradrénergique et sérotoninergique.

Ce qui veut dire quoi ? Ce qui veut dire que quand il y a une émotion forte ou faible, la noradrénaline part et alors que normalement la sérotonine devrait être là pour l’empêcher de partir trop haut et bien la sérotonine s’en moque puisqu’elle n’est plus couplée avec le système noradrénergique. Les deux systèmes étant découplés, on a affaire à des situations extrêmement douloureuses pour le toxicomane, puisqu’il n’est plus capable de contenir, de contrôler ses émotions. Il n’est plus capable comme il l’était.

16’30" : Alors là évidemment, il y a des tas de conséquences à ce processus et une des conséquences, enfin une des compréhension que l’on peut avoir, c’est cette variabilité qui existe dans la dépendance puisque certaines personnes peuvent prendre de la cocaïne, de la morphine de façon répétée sans devenir dépendantes et d’autres ne peuvent pas. Et bien, il est vraisemblable que ce – il est même certain que ce – couplage, en fait, se met en place au cours du développement de l’individu, depuis la naissance jusqu’à la puberté.

C’est cette période où il va y avoir un couplage et le couplage peut mal se faire si l’histoire de l’individu ne lui permet pas de faire un couplage correct.

Donc tout dépend de ses interactions, et évidemment que les chocs psychologiques, que les stress peuvent intervenir sur ce phénomène et éviter les couplages ou rendre le couplage difficile et du coup rendent l’individu particulièrement vulnérable.

Dernier point : Bien,  quel est le traitement ?

Pour l’instant c’est le problème parce que effectivement – du moins c’est ce que l’on constate, tout au moins chez l’animal – dès lors qu’un animal a été découplé par de l’amphétamine, par de la cocaïne, ou par de l’alcool et bien lorsqu’il a été découplé, le recouplage ne se fait pas. C’est à dire que l’animal reste découplé pendant un mois, deux mois, six mois, un an même après la dernière prise de drogue. Et on peut se demander si on n’est pas un peu dans la même situation vis à vis des toxicomanes humains. Et si, – et donc – le problème que nous avons à résoudre actuellement, c’est de trouver une situation qui permettrait de recoupler les systèmes noradrénergique et sérotoninergique.

17’49" Je vous remercie.

Voici des commentaires glanés dans les pages du site qui étayent son propos :

Témoignage de Vali :

(…)
Alors pour arrêter de dépenser autant, je suis passée au tabac à rouler. Par hasard, ce tabac était sans additifs, mais je n’ai pas vu la différence avec les Marlboros. À part que ça m’arrachait plus la gorge, que ça puait un peu moins. J’étais toujours en manque, comme d’habitude.
Peu à peu, j’ai remarqué que j’avais moins de manque, que j’étais moins énervée, que je pouvais différer les clopes : d’abord un peu, puis de plus en plus.
Un jour, j’ai pu passer un après midi, sans élaborer des stratégies hallucinantes pour avoir ma dose.
Après un mois de sans additifs, j’ai repris une clope avec additifs proposée par un fumeur, et tout de suite j’ai retrouvé cette sensation de manque : 1 heure après, je tournais comme un lion en cage, j’avais la gorge serrée, et je pensais à la clope en permanence. J’ai recommencé une autre fois et j’ai eu les mêmes sensations. Je n’ai pas aimé me retrouver à nouveau dans cet état, avec la clope en fond de cerveau. Je n’ai plus (jamais) retouché aux additifs je me suis raccrochée à mon tabac sans additifs comme à une bouée. (…)

Commentaire de Pascale Pons du 22 octobre 2011 :

Et oui, ça marche. Je l’ai découvert par hasard en achetant une boite de Pepe Virginia Blend sans additif. Je ressens effectivement de moins en moins le besoin de fumer, et ça ne pue pas ! Je l’ai associé à la cigarette électronique que j’utilise peu en fait.

Commentaire de Juan du 25 novembre 2011 :

Perso c’est trés dur de cesser de fumer quand on a fumé du tabac avec additifs depuis longtemps moi en 20 ans j’ai cesser 2 fois de fumer mais j’ai repris :/ Et maintenant avec ou sans additifs trés dur pour arriver à recesser de fumer

Commentaire de zigzaggueur du 27 juillet 2011 :

J en profite pour donner mon temoignange. J’ai 35 ans, gros fumeur de marlboro rouge et light(enfin light…) depuis l’age de 15 ans… Je fumais plus de 2 paquets par jour, puis restriction budgetaire, je me suis mis aux roulées l’année dernière… PAll mal au debut&nbsp+ zigzag, puis les marques de cigarettes en roulées puis depuis 6 mois j’essaie de ne fumer que des sans additifs ou peu..
(…)
Par conte même si je ne fume plus autant qu’avant, je me sens toujours aussi dépendant (psychologique? certainement). Une bague de 30 grammes me dure 2 jours et demi…
(…)
Je ne suis pas convaincu donc de la diminution de la dépendance. Peut-etre ai je tout faux a cause justement des additifs contenus dans les zig-zag..

Commentaire d’Alex du 3 juillet 2012 :

Je fume exclusivement de l’american spirit depuis bientôt une année et je ressens toujours le manque physique de cigarettes, d’après ce que j’ai lu ça ne devrais pas être le cas, est-ce que quelqu’un pourrais m’expliquer? Merci

Commentaire d’excamel du 17 avril 2013 :

J’ai commencé par fumer un peu plus de deux paquets de tabac par semaine ( Camel, Philip Morris ou Lucky ), ce qui, même avec les filtres et les feuilles, a représenté une économie substantielle.
Puis j’ai acheté du tabac présenté comme « naturel » ( fleur de pays ) et, étrangement, ma consommation a franchement diminué pendant les semaines qui ont suivi.
Aujourd’hui, sans aucune nervosité particulière ni sensation de manque, je fume un paquet d’Interval par semaine ( paquet de 30 g donc, moins de sept € ) et encore, il arrive souvent que la fin du paquet soit sec avant d’être terminé.

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5 réflexions sur « Variabilité de la dépendance selon les personnes »

  1. Je fumais des marlboro rouge et pour arrêter enfin diminuer ma consommation je passais au marlboro light, et je vient de découvrir votre site depuis 1mois donc je suis passer au sans additifs , j’ai commencé par des benson gold et dunhill rouge et la dunhill bleue , et la y a problème je fume plus enfin jai un manque beaucoup pkus important que quand je fumais les marlboro rouge , est ce normal ??

    1. Oui,
      c’est tout a fait normal, vous êtes en manque d’additifs. C’est pour éviter cela que je préconise de faire un sevrage progressif d’additifs qui permet justement d’habituer petit à petit l’organisme à diminuer la dose de drogue dure inhalée.

      Pour l’instant, pour votre organisme, le choc est brutal : d’un seul coup, il n’a plus sa dose de drogue dure et la réclame. Il croit qu’une cigarette de plus va combler le manque comme cela l’a toujours fait. Mais comme votre cigarette est sans additifs, le manque persiste. Bref, votre organisme est complètement dérouté par ce sevrage brutal.

      C’est pourquoi, vous pouvez temporairement passer à des cigarettes ayant dans les 3 à 5% d’additifs pour voir si cela calme votre sensation de manque.
      Si c’est le cas, au bout de 3 semaines, vous pourrez à nouveau diminuer et ainsi de suite jusqu’à ne plus fumer d’additifs.
      Courage !

  2. Merci pour votre étude.suivi en psychiatrie ( haldol) j’ai fume énormément pour contrer l’endormissement. Vous pensez si je suis heureux d’apprendre qu’il y a deux grammes de drogue dure dans les paquets que n’achète depuis 43ans. Enfin,je ne me suis pas trop ramasse socialement. Je passe immédiatement au tabac sans additifs.merci pour tout ces renseignements.
    Pour moi,il s’agirait bien d’une automédication.

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